Dimanche 11 juillet, le toît du château a brûlé. En pleine après-midi, emportant dans sa fumée la joie de voir renaître cette belle bâtisse du XVe siècle.
Le jardin, lui, n’a pas souffert. Et il faut à tout prix aller à la rencontre de ce bel ensemble, de ce domaine qui mélange avec un charme fou les fantaisies créatrices aptes à séduire les enfants, l’art des tableaux de végétaux et des surprises en contrepoints.
Tout y est composé comme en jeux de paradoxes, références féériques ou oniriques. La cheminée vide qui encadre au bout du parc un morceau du paysage, les crosses florales hissant leurs banderoles véhémentes pour une manifestation révolutionnaire sous les fenêtres du château; des bottes de géant abandonnés à la contemplation d’un tout petit enfant qui va perdre dans le labyrinthe. Graphique, trompe l’œil, sourire du nain puis raffinement extrême des plumages or et brocard de la volière, le pays d’Alice et de ses merveilles n’est jamais très loin. Et des pigeons, rombières emplumées des soirs de premières, coulent le parfait amour dans une cage en cœur à la Peynet.
Géométries pour arpenter le paysage, fuites en lignes et rangs serrés des épées des iris. Le château secrète sa propre alchimie historique et un brin belliqueuse, inscrite en métaphore au dessins de ses massifs. Pour faire la paix dans la profusion des roses.
Château du Rivau à Lémeré, en Indre-et-Loire, à quelques kilomètres de Chinon. http://www.chateaudurivau.com
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