Il a poussé audacieusement au bord d’un parc qui hébergeait deux poneys. Les animaux partis, il a osé se développer et devenir un bel arbre, à l’écorce fortement creusée, aux branches tourmentées comme des doigts de sorcières et curieusement alternées de façon plane. Nous l’avons vite identifié: un orme, un de ces arbres très présents dans le paysage tourangeau mais qui disparaissent, victimes d’une maladie qui les fait dépérir en une saison.
Le nôtre a été atteint. La graphiose a provoqué le dessèchement d’une grosse branche en début d’été puis très vite de tout l’arbre. Nous n’avons conservé de lui que trois rejets. Le plus équilibré, sélectionné, a redonné un beau sujet. Et pour la première fois, en mars, j’ai enfin vu ses fleurs. Posées à même les rameaux, comme des pompons roses auréolés de leurs étamines plus sombres. Des bijoux de printemps pour répondre aux timides débuts de floraison des abricotiers, des amandiers et des pruniers sauvages.
Quel bonheur, les cadeaux des premiers soleils!