
Le lilas jaune du jardin. Edith Carvell de Lemoine.
L’insoutenable cruauté du printemps.
Hier, il neigeait. Sur l’herbe du champ, pétales légers des cerisiers.
Et puis, les arbres revenus à leur banalité. Jusqu’au matin suivant où les poiriers on joué les guerriers. Casqués de blancs, troncs avantageux de cohortes en marche, noueuses et bagarreuses.
Ont laissé la place aux pommiers, en une nuit. Effilochés les jours.
Le jardin ne se ressemble pas d’un moment à l’autre. Satiné rebondi d’un cerisier ornemental qui a son heure de gloire en laissant jaillir ses mousses par-dessus la raideur d’une haie. Matins de chat quand la brume sème ses duvets. Le lilas jaune –Edith Cavell de Lemoine ?- lutte sous un ciel violet d’orage.
Déchaînée et hollywoodienne, la végétation surjoue son printemps, entre drame, opéra et romantisme naïf.

Un peu de brume traîne encore et fond les perspectives

Les premiers rayons du soleil marchent à petits pas dans l'allée, furtifs ou malicieux dans leur découverte des végétaux qu'ils dévoilent.

Après ces journées glorieuses, les pommiers vont rentrer dans le rang et préparer en toute discrétion leur seconde entrée en scène de septembre.

Magritte n'a pas osé le mélange peupliers-pommiers pour son ciel à un nuage